lundi 27 juillet 2009

Bye Bye Finland.



(Il y a un an, alors que j'arrivais)


Tout a une fin. Tout simplement l'expérience la plus incroyable de ma vie.

Voici le morceau qui correspond pour moi à la Finlande, la bande-originale de mon année.




FIN.

mercredi 22 juillet 2009

Légumes frais.


(L'Australienne faisant alors un tour d'Europe, le reste du Monde est à Helsinki)



Alors voilà, j'ai promis tout au long de l'année, ou presque, une activité assez fréquente, dans l'idée de vous faire vivre, à travers mes récits, cette aventure que j'ai vécu, ici, en Finlande, durant cette année scolaire et qui touche malheureusement bientôt a sa fin, ce qui implique le retour au bataillon.

Disons que je suis un affreux menteur et que je ne mérite pas d'avoir eu la chance de m'éclipser un an pour aller découvrir ce pays. Bon bah pas de bol, c'est déjà fait !

Toujours est-il qu'évidemment, les choses ont bougées depuis la dernière fois. Rentrons donc dès a présent dans le vif de l'action !

Je vis maintenant chez ma troisième et dernière famille d'accueil. Situé dans le centre ville, c'est le grand luxe ! Terminé l'époque des bus ratés ou des kilomètres a faire à vélo, et avec grand plaisir. Les parents sont divorcés et je vis donc avec la mère ainsi que ses deux filles, Noora & Emma. La première a un an de moins que moi et, me connaissant via le lycée, a gentiment demandé à mon Rotary si je pouvais venir vivre chez elle, au lieu d'emménager chez ce couple de retraités, comme c'etait prévu. La seconde a 21 printemps et travaille comme infirmière a l'hôpital de la ville. En fait, à l'heure où j'écris ces lignes, elle vient de s'installer dans son propre appartement, mais c'est tout frais ca. Ma nouvelle mère d'accueil est architecte pour la ville et grâce à elle, j'ai pu me rendre compte qu'on peut avoir un oeil qui dit 'merde' à l'autre, tout en étant une crême ! Je vis donc dans une petite maison très agréable, en compagnie d'un chien qui m'a reconcilié avec ces animaux, tant il resplendit de beauté ; une race de laponie qui ressemble à un loup ou à un ours. Deux petits chats qui à eux deux ont à peine un an et demi vivent aussi à mes côtés. On passera le sectionnement de mes écouteurs d'iPod en deux et soulignera avec un gros crayon qu'ils sont parfois sympa... Enfin bref, tout va très bien pour moi, comme toujours.

A noter que mes mère et soeur d'accueil de ma seconde famille ont versé des torrents de larmes lorsqu'il m'a fallu partir, à l'instar de ma première famille, en fait. Alors oui, je pense que je remplis bien mon rôle d'ambassadeur du pays... Ouais carrément, tu veux dire !

Pour ce qui est du lycée, tout est terminé depuis un moment. Je suis en vacances et celles-ci sont déjà bien avancées puisqu'elles ont commencées au tout début du mois de Juin et se termineront mi-Août. Différents choses sont arrivées suite à la fin des cours : la remise des diplômes pour les nouveaux diplomés, et la fête de fin des cours.



(Un des deux chats, la demoiselle)

Numéro 1 ; La salle d'opéra pleine à craquer de parents, amis et autres sur leur méga 31 et une scène de jeunes étudiants tout sourire, les filles portant des robes à rendre le lointain bal du lycée vulgaire ou presque. Premier rang de sièges V.I.P. et cet amour de Gabriel y trônant avec fierté. Ainsi se sont enchainés les discours de proviseur, maire, professeurs et autres personnalités importantes mais néanmoins pas très divertissantes. Mais c'est alors que vient le tour de trois des étudiants d'échange de la ville, les trois qui ont accepté d'écrire un discours tout en finnois et servant à résumer, plus ou moins, leur année. Maya l'allemande, Augusto le brésilien et Gabriel le francais se lèvent donc et se dirigent vers le microphone, certains de leur réussite. En fait, non, les finlandais etant parfois relativement coincés, on se demandait sérieusement comment ca allait se passer. Ma foi, trois forts accents, des blagues de grande qualité, des sentiments purs et sincères, des petites critiques gentilles mais aussi des éloges à vous rendre plus patriotique que vous ne l'êtes -et ce qu'importe votre niveau actuel- et j'en passe, le public était en feu, et nous aussi.
Pour être honnête, mon discours avait été bien mieux préparé que celui des deux autres et était également bien plus long. C'est pourquoi l'on a décidé de faire un discours commun basé à 90% sur le mien et incluant quelques éléments de ceux des autres. Avec un speech nous faisant parler chacun notre tour, le rendu était d'autant plus vivant et cela nous permettait surtout d'inter-réagir avec certaines répliques de l'un ou l'autre.

D'intenses fou-rires, une ovation à faire oublier le 20 Juillet 1969, et durant le mois entier qui suivait cette véritable performance scénique, des connaissances ou de parfaits inconnus nous félicitant très chaleureusement ! Autant dire qu'il semblerait que le Monde ait marqué la Finlande cette année-là, et je ne parle pas du journal.

Je n'ai pas parlé de l'entrée et du drapeau finlandais et du drapeau de la Carélie -région dans laquelle se trouve Lappeenranta. Plus solennel et nationaliste, tu meurs. Silence complet dans la salle et quatre ou cinq élèves donnant l'impression d'avoir appris à l'instant et la disparition de toute leur famille et que les Daft Punk arrêtaient la musique, portant donc ces drapeaux géants ainsi que quelques couronnes de fleurs, marchant tels des militaires mais avec un air triste assez ridicule et le tout de facon très trop planifiée. Alors quand l'un des discours se termine par 'La Finlande est un bon pays, Amen'... On se dit que oui tout de même, la colonisation russe leur a pas fait du bien !
Suite a tout ca, chaque nouveau diplomé recoit la casquette blanche tant convoitée, ainsi que son diplôme, et s'en va chez lui pour une fête géante avec toute sa famille et ses amis -hormis ceux du même âge et ayant également la casquette- où le programme se trouve être "tout le monde s'ennivre, surtout Mamie, et on se crève la panse à coups de nourriture preparée pendant des heures"... Ah ces finlandais !

Vous imaginez qu'avec un cérémonial pareil, je me sentais un peu bête lorsque les gens me demandaient ce que nous faisions en France lors des résultats du bac et que je leur répondais ni plus ni moins que la vérité, soit "il y a un papier avec les résultats affichés devant le lycée et on va juste les regarder... c'est tout".

Numéro 2 ; c'est l'évidence même, tous les élèves du monde entier sont heureux lorsque les cours s'arrêtent et même les finlandais, qui ont pourtant un système scolaire frôlant de très près la perfection. Mais autant dire qu'ici, ils la fêtent avec grand bruit cette fin des cours. Poursuivant les fêtes personnelles des diplômés -soit le soir même- c'est un Vappu 2.0 et pas uniquement la suite, la version plus démesurée. Encore plus de monde sur les hauteurs de la ville et une sensation de ouf-malade devant tant de... tant ! L'excès dans toute sa splendeur, le rêve ou cauchemar, l'apocalypse ou l'arrivée du prophète, la fête de l'année mon pote !



(Projet d'art de groupe)

Ensuite ont donc réellement commencés les vacances d'Eté. La température dépassant vite les 20 degrés courant Juin, enfin les habits chauds pouvaient être abandonnés. Mon voyage en Suède tant attendu ayant du être abandonné, faute de mal-organisation, je n'avais d'autres plans que ce festival de musique se situant a Turku, l'une des plus grosses villes finlandaises et second port du pays après Helsinki ; Ruisrock.

Autant dire que là-bas, les finlandais m'ont surpris ! Survoltés, bon nombre de concerts ont été très agréables et ce malgré l'organisation pas possible hors de la zone de concerts. Trois kilomètres à faire à pieds au milieu de la nuit, à travers les bois et en ayant était debout toute la journée, pour trouver un hypothétique arrêt de bus ; obligation, ensuite, de se battre pour pouvoir rentrer dans ledit bus hors de prix et enfin pouvoir se rendre au camping, ce dernier ressemblant plus à un tableau qu'aurait pu peindre Sade, s'il avait été peintre, qu'à autre chose. Mais bon, malgré tout, c'était une sacrée expérience, d'autant plus que c'était mon premier festival.

Une fois de retour du côté de chez moi, et jusqu'à aujourd'hui, rien de spécial mais quand même, si, quelques trucs. On voit les copains, visite un parc naturel avec la famille d'accueil, fréquente une petite finlandaise, passe peu de temps à la maison et enfin on profite de cette chose incroyable qu'est le soleil se couchant aux alentours de 23h voire minuit et se levant deux heures plus tard. Le tout malheureusement sur un fond de fin, une des américaines étant déjà de retour chez elle et même chose pour le brésilien.


Il ne me reste qu'une petite semaine et le retour sera difficile, ne vous en déplaise, lecteurs francais !




(Parc naturel d'Hämeenlinna)



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mardi 5 mai 2009

Un peu de sérieux.


(Eglise orthodoxe à Helsinki)



Je sais, je l'avoue même, je n'ai pas essayé de trouver le temps d'écrire un nouvel article depuis longtemps. Pour me faire pardonner, je vais mettre, de temps en temps, des accents sur les lettres qui en méritent.

On ne peut même pas parler de "nouveautés" en ce qui concerne ma vie. Non seulement l'étudiante australienne dont je parlais est ici depuis bien longtemps mais le bal de mon lycée est passé, et je ne parle pas de ma visite a Helsinki, des incalculables "micro-évènements", de la venue de ma vraie maman ici, en Finlande, ni même de mon voyage a St Petersbourg, duquel je suis revenu il n'y a que quelques heures.

Commencons par le commencement.

Je ne sais pas si j'ai évoqué la masse d'informations concernant le reste du monde -et ainsi non pas uniquement la Finlande- que j'ai pu accumulé depuis le début de cette année, du fait que je passe la plupart de mon temps avec des gens venant du monde entier, au risque de me répéter. Toujours est-il qu'il y a maintenant Ali dans la bande des étudiants d'échange, faisant régner la loi dans cette jolie ville prenant place a la frontière russe qu'est Lappeenranta -remarquez l'habile "mémo" que je mets en place afin de vous rappeler les informations de base de ma vie. Elle a 17 ans, a terminé le lycée et n'est ni timide, ni contre l'idée de faire la fête. Autant dire que sans apporter de fraîcheur de par les éléments de sa personnalité cités plus haut, elle en apporte tout de même. Aujourd'hui parfaitement intégrée, les choses sérieuses ont pu commencer.

Le bal de mon lycée est presque déjà un lointain souvenir, pour moi. Digne d'un véritable cliché de films romantico-romanesques, le seul élément cassant plus ou moins la "magie" de l'instant était le lieu : une simple salle de sport. Pour recapituler, tous les lycées de la ville, et même de toute la Finlande, ont ce bal, pour les élèves de 2ème année. Si je traduis le nom donné à cette tradition, ca pourrait donner "danses anciennes", et, en effet, comme le nom l'indique, j'ai, au même titre que tous les finlandais, ou presque, de mon âge, dansé des danses relativement vieillottes. Je présente le cadre : des filles dans des robes de contes de fées, sans le moindre défaut dans l'apparence physique, de la coiffure au maquillage, et une bande de mecs sympas en costumes sombres, dans un style "pingouin", pour être a 100% dans l'aspect ancien, ou bien plus moderne, pas de soucis. Les parents et amis prenaient place dans des tribunes.
La musique démarre et les pas s'enchaînent, puis les danses, et ainsi de suite jusqu'à la fin où les danseurs se rendent compte, surpris, que, oui, c'est déjà terminé.
Pour ma part, ayant quelques fois souffert a l'idée même de devoir me rendre aux cours de danse, j'ai presque eu un petit pincement au coeur en me rendant compte que, tout ca, c'était derrière moi. Et puis, pour l'anecdote, lors de la danse finale, présentée au public comme une surprise et étant une danse très festive et relativement actuelle, j'étais au premier rang. Heureusement, j'ai fait un sans fautes, et c'est pour ca que j'ai eu la classe.




(Rampe de ski)


Ah, Helsinki ! Bord de mer, un demi-million d'habitants et un environnement moderne délicieux se mêlant à merveille avec des bâtiments plus anciens et tout aussi agréables au regard. J'y ai donc enfin mis mon nez pour un peu plus de quelques heures. La vraie raison de ma présence n'etait pas le désir de visiter la ville mais la venue exceptionnelle d'un groupe de rock anglais que j'aime particulièrement. Néanmoins, j'attendais avec grande impatience de voir a quoi ressemblait la capitale finlandaise. Pas décu le Gabriel ! Comme je l'ai dit plus haut, Helsinki est une ville vraiment très jolie et dans laquelle il est bien plus que simplement agréable de déambuler dans les rues, entre les magasins de produits divers et variés, la plupart du temps proposés sous la forme de designs à vous mettre l'eau à la bouche. N'étant pour autant pas plongée dans une unité moderne, la ville contient aussi un port et bon nombre d'anciens bâtiments tels qu'un marché couvert au look "vieil hangar rénové en marché de produits du terroir mais pas vraiment en fait pour le terroir". Une petite ville qui fait la grande et réussit à ce jeu bien mieux que de nombreuses grandes villes. En effet, on fait malgré tout assez vite le tour du centre-ville, mais Helsinki réserve de petites rues ici et là qui feront même craquer les plus difficiles. Le fait que tout le monde y parle anglais, comme à peu-près toute la Finlande, est un élément à mentionner. Je ne m'étenderai pas plus longtemps sur Hell-sin-kiss, pour reprendre les deux jeux de mots les plus fréquents, mais parlerai quand même de l'effet magique qu'a un tour de tramway, par nuit, à travers le centre-ville illuminé.

Pour ce qui est de ce que j'ai appelé les "micro-évènements", j'en citerai trois qui me viennent à l'esprit. Il s'agit de "Penkarit", des "rameaux" finlandais et de "Vappu".
Le premier est un jour de fête servant à célébrer la fin des cours des élèves de 3ème année. Ca se passe courant Février voire début Mars si je me souviens bien. Le lycée est décoré par les futurs diplômés qui, eux-mêmes, sont déguisés en animaux, célébrités, monstres etc. Pour ce qui est de mon lycée, nous avons eu le droit a une grande réunion dans la salle principale du lycée avec projection de vidéos amusantes mettant en scène lesdits élèves de 3ème année, se moquant gentiment d'éléments caractéristiques du lycée, comme de certains professeurs. Nous avons même eu droit à une vidéo du professeur d'histoire le plus célèbre du lycée, alors qu'il n'avait que six ou sept ans. Ensuite vient ce qui se passe partout. Des camions remorques arrivent devant le lycée et les costumés y grimpent, armés de sacs lourds de sucreries qu'ils iront lancer ici et là à travers la ville. Pour l'information, il me reste toujours des bonbons que j'ai ramassé ce jour-là, c'est dire comme cette tempête de sucreries fait de l'ombre aux tempêtes de neige finlandaises !

Pour ce qui est des rameaux version finlandaise, la coutume veut que les enfants décorent des branches de saules, principalement avec des plumes colorées, pour ensuite aller sonner chez des gens afin de leur demander des oeufs en chocolat ou bien un peu d'argent. Je me suis prêté au jeu et j'ai récolté plein de chocolat !

Vappu, le dernier évènement majeur dont je parlais, a lieu le 1er Mai. On appelle ca en France la fête du travail. Jour férié, tout le monde se rêvêt de la casquette blanche que l'on obtient lorsque l'on obtient le baccalauréat finlandais, et, va, du moins en ce qui concerne Lappeenranta, au bord du port ou à la forteresse, pour un pique-nique en famille ou entre amis et qui se prolongera jusqu'au petit matin, pour certains, qui continueront la fête en l'arrosant "à la nordique" lorsque le soleil commence à se coucher. Croyez-moi, c'est une sacrée expérience de voir quelque chose comme 800 personnes au même endroit !




(Récolte et quelques plumes servant à la décoration)


Le fait que je vive dans des familles d'accueils ne veut pas dire que j'ai composé le 119 SOS Enfants Battus pour me séparer de ma famille biologique. C'est donc très heureux que j'ai passé une semaine, avec ma réelle mère, qui est venue passer une semaine en Finlande, aimablement hébergée par mes familles d'accueil. Au programme, visite de la ville, incroyable fête d'anniversaire surprise du Gabriel (ndlr : héros de ce blog et futur maître du monde. Enfin, "futur", c'est côté officiel parce que... héhéhé) devenu majeur, pêche sur un lac gelé et petit séjour à Helsinki. Le petit coup de fouet qui ne fait pas de mal et aide à "reprendre des forces" pour continuer cette année parce que 8 mois, c'est tout de même une longue séparation hein !

Venons-en à la météo, puisque s'il y a bien une chose à laquelle l'on pense lorsque l'on parle de la Finlande, après Gabriel, c'est bien le froid. Le problème est réglé et c'est non sans joie que j'annonce avec fierté qu'il fait, depuis maintenant bien deux semaines, une température tournant autour des 14 degrés en moyenne. Ca peut paraître froid pour certains, mais, ici, c'est le Brésil !

Me voilà sur le point de parler de la Russie, et plus particulièrement de Saint-Petersbourg, où j'y ai passé les quatre derniers jours. Encore à chaud de ce voyage plus qu'extraordinaire, vous me pardonnerez mes éventuelles envolées lyriques pompeuses.
Voilà rapidement ce à quoi j'ai eu le droit : passage à la frontière vous mettant dans l'ambiance "y aurait-il une guerre dont je n'aurais pas entendu parler ?", visite à Vipuri, ancienne ville finlandaise, puis direction Saint-Petersbourg. Ensuite, musée de l'Hermitage, opéra-ballet sur la musique du "Casse Noisettes" de Tchaïkosvki, musée d'anthropologie et d'éthnologie, spectacle de danses et chants traditionnels, visite libre du centre ville et retour en Finlande.

N'y allons pas par quatre chemins, la Russie est un pays dingue. Loin et proche de tout ce qu'on en raconte, bien que ce soit toujours un peu flou, y être allé est une des choses les plus incroyables qu'il m'ait éte donné de faire ! La frontière. Des personnes en tenues militaires qui ne savent pas que le visage humain peut afficher un sourire, des interdictions de prendre des photos, des tas et des tas de vérifications des passeports et papiers d'identité avec des gens qui ne vous disent pas le moindre mot et je n'exagère pas. On nous a vérifié quatre fois les passeports. Lors d'un passage à l'un des points de contrôle où l'on a dû passer un par un devant un petit comptoir où une personne loin de toutes définitions des mots "sociables", "aimables" voire même "humaine", nous fixait pour être certain que nous êtions la personne de la photographie de notre passeport, notre bus était arrêté au-dessus d'une route dans laquelle était creusée une galerie, permettant aux autorités russes de vérifier que personne ne se trouvait sous le bus. D'autres militaires passaient dans le bus et vérifiaient l'absence d'objets interdits.
Enfin, nous sommes en Russie. Les panneaux sont écrits avec un autre alphabet et... c'est la seule différence jusqu'à maintenant. Paysages identiques, on se surprend à en être surpris. Ah si, tout de même, la route était dans un état lamentable. Une fois à Vipuri, visite très courte en bus et arrêt pour changer la monnaie et acheter de l'eau. De l'eau ? Oui, de l'eau minérale puisqu'en Russie, l'eau du robinet n'est pas potable et qu'il est même très fortement deconseillé de se rincer la bouche, après s'être brossé les dents, avec l'eau du robinet. Après la découverte des prix incroyablements bas d'à peu près tous les produits, de la "sur-présence" et surabondance de boissons alcoolisées dans les magasins et du désordre général, nous nous dirigeons vers Saint-Petersbourg.

Une fois entrés dans la ville, même réactions de tous, à savoir un profond dégout pour ces blocs d'appartements très laids, identiques et très nombreux. Puis, au fur et à mesure apparaissent les merveilles. Les appareils photos collés aux vitres du bus, les doigts pointant ca et là des enseignes bien connus mais portant, là, le nom en russe et autres joyeuseries. On remarque tout de suite la présence importante de ponts et le grand fleuve qui traverse la ville de part en part. Fleuve qui forme le lac Saimaa, à côté duquel se trouve, entre autres, Lappeenranta et qui se trouve être le plus grand lac de Finlande. On peut même faire Lappeenranta -> St-Petersbourg en bateau. Nous voilà à l'hôtel, qui comme le reste de la ville, est gigantesque, colossal, immense, titanesque et autres adjectifs du même genre. En effet, l'on se sent totalement écrasés dans cette ville qui ne semble ne pas avoir de limites. Il faut tout de même noter que Saint Petersbourg compte plus de cinq millions d'habitants, c'est donc une très grosse ville ; mais malgré tout, quelle sensation ! Une fois dans le hall de l'hôtel, me faisant penser à une gare, nous nous répartissons dans les chambres. Pas moins de 18 étages et chacun d'entre eux garnis de beaucoup de chambres, et j'insiste sur le "beaucoup".




(L'opéra, à Saint-Petersbourg)

Je passe les détails, l'heure de se coucher est vite arrivé, fatigués d'un long voyage. Le lendemain, nous avons tourné dans la ville, en bus, accompagnés d'un guide devant parler à toute vitesse pour commenter chaque chose, ce qui rendait la compréhension parfois assez confuse. Des bâtiments à vous laisser la bouche ouverte tel un benêt, des gens d'une diversité effarante et un ensemble d'une beauté à vous faire oublier toutes les blagues un poil méchant que les finlandais font à propos des russes. Nous sommes devant le musée de l'Hermitage. Plus grand musée d'Europe voire du monde. Pour résumer, on a presque envie de rire devant l'énormité du bâtiment et je ne parle pas de l'intérieur. Des gens auraient éclaté en sanglots que ca ne m'aurait pas tant étonné. Un palais de 400 pièces, des plafonds à des hauteurs pas possibles, des peintures incroyables, de la dorure partout, des chandeliers à vous donner le vertige de par leur tailles imposantes et des sculptures, des tableaux venant du monde entier, des exclamations devant certaines oeuvres, du genre "Quoi ? Ce tableau est donc ici !" et des plafonds vous faisant oublier la douleur que vous ressentez dans votre nuque tant vous levez la tête de par leur magnificence. On aurait presque peur de marcher, effrayés d'abimer les mosaïques de granit du sol de certaines pièces. En bref, des yeux comme ca, un sentiment unique, et, encore une fois, une véritable expérience.

Puis est venu le moment d'aller à l'opéra. Je pense qu'il est inutile de parler de la réputation des théâtres et opéras en place dans la ville et qu'il ne sert pas non plus à grand chose de présenter le "Casse Noisettes", ni même Tchaikovski. Ca a été un véritable choc ! Transcendé, j'en ai des frissons a évoquer cet instant. L'Opéra était gigantesque, assis aux balcons les plus hauts, j'en avais le vertige, et magnifique. La musique était comme un somptueux dessert pour les oreilles et en ce qui concerne la danse... En fait, j'ai peur de tomber dans les métaphores kitschy-ridicules. Je ne sais juste pas trouver les mots pour découvrir à quel point ca m'a bouleversé. Pour résumer, j'avais les larmes aux yeux une bonne partie de la prestation d'environ 2h30. De la pure folie. Apres une bonne nuit de sommeil, nous étions prêts pour encore plus. Le musée d'anthropologie et d'ethnologie présentait des costumes et objets d'un nombre incalculable de civilisations différentes. La pièce contenant des foetus de bébés humains morts-nés et mal formés, issus de la collection d'un médecin-chercheur, était quelque chose à voir : entre "Star Wars" et "Pokémon", en passant par "Freak" ou encore "Alien". Nous avons ensuite eu environ quatre heures de temps libre dans l'avenue principale de la ville, soit "Nevsky Prospekt", coeur du centre de la ville. Encore une fois, tout était démesuré. J'en parlais plus haut mais je vais en parler encore : les gens ne se ressemblent pas du tout. C'est vraiment étonnant, aussi bien physiquement qu'au niveau vestimentaire, on croirait changer de pays à chaque pas. A noter l'abondance extrême de marchands de rues qui vous suivent partout et ne vous lâchent jamais. Il y a d'ailleurs quelque chose d'étonnant en ce qui les concerne, c'est qu'ils vous vendent toujours des souvenirs russes mais la plupart d'entre eux sont des t-shirts, des drapeaux et autres produits à l'effigie de l'ère communisme. On a l'impression qu'ils sont malgré tout fiers de cette période. Après avoir discutés un peu avec guides et autres, l'on m'a dit que cette période ayant apporté argent et, dans un sens, célébrité au pays, ils n'en avaient pas tant honte que ca ; intéressant. Pour ce qui est de la trace francaise, il y a toujours les produits phares, notamment cosmétiques et marques de vêtements de luxe, mais l'on trouve aussi beaucoup de magasins portant tout simplement des noms francais. Le prestige francais partout dans le monde !
A la suite de cette longue journée, nous sommes donc rentrés à l'hôtel, les pieds en compote. Je me dois de parler un peu de la télévision russe. C'est assez difficile à décrire et je ne comprenais pas les programmes mais ca m'a apparu tout simplement bizarre, étrange. Les chaînes de télévision semblent principalement contenir des programmes assez stupides et les films et émissions sont doublés mais alors attention... la voix originale reste en fond. Ne vous imaginez pas que ca ressemble à certains programmes d'Arte, par exemple, ca n'a rien à voir. D'abord, la voix originale garde pratiquement son niveau sonore d'origine, et ensuite, les doubleurs ne font que traduire et ne mettent pas la moindre expression dans leur voix. Ainsi, "Jurassic Park" ayant été à la télévision ce soir-là, j'ai pu observer à quel point le résultat est ridicule. Les voix réelles, en situation catastrophe, hurlent, tandis que les voix russes disent la même chose, par-dessus, du ton le plus calme qui soit.

Enfin, le lendemain, nous avons assisté à un spectacle de danses et chants traditionnels russes. Au départ, j'avoue ne pas avoir été très impatient à l'idée d'aller voir ca, mais, au final, la performance s'est avéré être excellente ! Des costumes traditionnels, des chants très beaux, des danses contenant des acrobaties vraiment impressionnantes, un brin d'histoire et une touche d'humour rendant le tout absolument génial ! Nous avons pris la route du retour un peu après et est venu le moment de dire aurevoir ou bien adieu aux autres étudiants d'échange n'étant pas dans la même ville. Evidemment, on ne réalise pas tout à fait, qu'on ne les reverra plus mais, quand même, ca ne rend pas très joyeux.

Quoiqu'il en soit, ce voyage était formidable. Maintenant, ma vie va reprendre son petit bonhomme de chemin avant la fin des cours qui arrive autour du 30 Mai.

Avec les autres étrangers de ma ville, nous nous préparons un voyage de quelques jours à Stockholm.

Je vais rencontrer ma troisième et dernière famille d'accueil, demain.




(Ma nouvelle chambre)


mercredi 14 janvier 2009

KAKSI TUHATTA YHDEKSÄN






(Dernieres heures de soleil de 2008)


200.9 / Noël est passe, au meme titre que le nouvel an et que de nombreux jours. Nombre d'evenements et de nouveautes ont eu lieu. Je suis en Finlande depuis maintenant bientot 6 mois.

La periode des fetes est celle redoutee par les exchange students. Et pour cause, les vacances sont la, ce qui implique du temps libre et, par consequent, la possibilite de "penser". Penser a sa famille, parce que nous ne sommes pas avec eux pour Noël. C'est a cet instant que les familles d'accueil doivent faire leur possible pour empecher une petite deprime a leur nouvel enfant temporaire et etranger. Pour ma part, tout etait joyeux, magique, mysterieux, agreable... Je n'ai pratiquement pas eu une seconde a moi, entre apprendre a cuisinier des gateaux traditionnels, parler finnois, livrer d'epiques batailles dans la neige et regarder des films sur le Poker, Amsterdam et la legende du Pere Noël.

Parlons-en de ce dernier. Apres quelques jours de vacances grassement vecus, le jour de Noël est arrive. Me trouvant dans le pays du plus celebre gros bonhomme, il va de soi que quelques traditions sont de coutume en ce jour festif. Ainsi, l'on mange a peu pres toute la journee la nourriture que l'on a rudement prepare les jours precedents. Aux environs de 16h, un sauna a la suite duquel l'on va deposer une bougie sur la tombe des membres de sa famille decedes, au cimetiere du coin. Retour a la maison, demarrage du grand banquet. Ensuite ! Je dis bien ensuite... alors qu'il n'est que 20h, on frappe a la porte. Quelqu'un pouvant encore bouger, et ayant donc encore de la place au creux de son estomac, va ouvrir, et, la, surprise, Monsieur Pere Noël. Oui, tout simplement, il entre par la porte, apres avoir poliment manifeste sa presence par un coup de sonnette ou un petit coup sur la porte, un panier dans la main, debordant de papier cadeau modelant differentes formes. On lui chante une chanson en finnois servant a le remercier et a lui souhaiter la bienvenue. Il distribue les cadeaux que l'on pose dans un coin. Il s'en va. On ouvre les cadeaux. Le lendemain, a 6h du matin, une messe a l'eglise. C'est tout.

Malgre de nombreuses repetitions de la meme question, ou presque, je n'ai jamais su qui etait le Pere Noël. Toute la famille etait la et les voisins les plus proches n'auraient pas pu faire un aussi long voyage pour rester une petite demi-heure a distribuer des cadeaux pour d'autres personnes. En effet, j'etais chez les parents de ma mere d'accueil, pas loin du milieu d'une foret, a 2h de route de Lappeenranta, avec toute la famille. Des genies ces finlandais !

Pour continuer sur la religion, la Finlande est un pays protestant. La majorite presque absolue etant lutherienne. De plus, la confirmation de chaque enfant, lorsqu'il atteint ses 15 printemps, s'apparente presque a une operation sociale obligatoire, a l'instar du recensement par exemple. En effet, a peu pres toutes mes connaissances, ici, l'ont eu, cette confirmation religieuse, bien que tout le monde ne soit pas pratiquant et soit loin de se rendre pieusement a la messe tous les dimanche.

Une chose egalement est a noter, il s'agit de l'abondance de petites celebrations autour de Noel, et ce avant le jour "J". Au lycee, ainsi, il y a eu, lors d'une matinee, une chorale d'eleves qui a interprete des chants de Noel, et par consequent religieux. En ce qui concerne les orchestres dans lesquels je joue, tous ont eu leur petite soiree de Noel, durant le mois de Decembre, ou l'on mange et discute, ensemble. J'ai aussi entendu dire qu'il en est de meme pour chaque activite extra-scolaire. Une habitude qui n'existe donc pas en France, une de plus.

Pour faire un echo au titre de cet article, nous sommes tous dans une nouvelle annee, maintenant. Ces mots barbares formant l'intitule de ce billet signifiant, dans l'ordre, "Deux mille neuf", en finnois. Pour le passage en deux zero zero neuf, j'ai passe la soiree avec des amis, avant d'aller assister a un feu d'artifice, au port, en compagnie d'une grande partie de la ville, scandant un compte a rebours vibrant de joie, jusqu'au "zero", et le cri evident qui s'ensuit, annoncant la fin d'une annee et le debut d'une autre. De grands moments, ou, malgre la notion du temps plus presente que jamais, ce dernier semble s'arreter.
Les bonnes resolutions sont egalement de mise, en Finlande. Seule une nette difference subsiste, il s'agit de la pause a l'alcool durant le mois de Janvier. Cette idee apparait logique voire essentielle lorsque l'on sait a quel point le taux d'alcoolisme est important dans ces pays nordiques, l'Islande en tete. Bien que peu respectee, cette "regle facultative" est tenue par certaines personnes.





(Six mois en Finlande en six sacs)


Pour ce qui est des changements me concernant plus particulierement, j'ai change de famille d'accueil. Non pas qu'il y ait eu le moindre trouble avec la precedente, bien au contraire, c'est tout simplement une procedure qui fait partie de l'organisation m'ayant permis de partir, soit le Rotary. Certains n'aiment pas cette obligation, d'autres trouvent ca excellent. Pour sur, si l'on a une tres bonne famille d'accueil, on rechigne a en changer, devant apprendre a nouveau a connaitre des gens avec qui l'on va vivre presque 24/7, afin de fixer ses petites habitudes et "caler", au final, sa vie. Devenir litteralement comme un nouvel enfant, en somme. Neanmoins, l'explication mise en avant par le Rotary est qu'en changeant de famille, l'on peut voir differentes facons de vivre au sein d'un meme pays et d'une meme culture. J'avoue approuver ce choix malgre la difficulte qui a ete mienne a demenager. Je pense l'avoir deja dit auparavant, ma famille d'accueil frolait la perfection. Mais soit, me voila desormais a Uus-Lavola et non plus a Mantyla, deux quartiers de Lappeenranta. Ma nouvelle famille ne se compose que d'une mere d'accueil et de deux filles, l'une ne vivant plus a la maison. J'ajoute ici un genre de parenthese de taille, le pere d'accueil que j'aurais du avoir, decede depuis quelques annees, a ete champion olympique de lancer de marteau, aux jeux olympiques de Los Angeles, en 1984. La maison ou je me trouve s'en voit par consequent etre couverte de medailles et coupes, ainsi que la piece maitresse, le genre de papier qui impose un grave respect, le diplome officiel du comite des Jeux Olympiques. Si, ca, ce n'est pas la classe, les finlandais sont plus chaleureux que les mexicains ! Certains disent que la Russie n'ayant pas boycotte cette Olympiade, ce champion finlandais n'aurait pas eu la medaille d'or. Mais bon, apres, avec des si, on mettrait Helsinki en bouteille.

Cela fait donc maintenant deux semaines que je suis dans ma nouvelle famille et tout se passe a merveille, ou que ce soit. La quatrieme periode, au lycee, va demarrer sous peu et mes cours de danse, ou j'excelle... enfin, ou j'arrive a enchainer les pas, vont toucher a leur fin, conclus par le bal final.
Le finnois n'a pas de limite dans sa complexite et ce n'est nouveau ni pour vous, ni pour moi. Neanmoins, comme je pense le dire a chaque article ou presque, plus j'avance dans les limbes de la grammaire, plus je me dis que Gandalf, alors surnomme "Le Gris", a du avoir le plus bon temps de sa vie en compagnie du Balrog, compare au calvaire que je vis a essayer de comprendre ces regles grammaticales. Malgre tout, j'ai anime la radio du lycee, un matin, l'espace d'une dizaine de minutes, en compagnie de l'etudiant bresilien. Vagues comparaisons entre la Finlande et notre pays d'origine et nombre de blagues, le paroxysme de notre excitation etait lorsqu'il nous a ete donne le droit reserve a tout un chacun faisant resplendir sa voix a travers les enceintes du lycee, de passer une chanson de notre choix. La decision fut rapide et certaine, l'hymne qui nous unit depuis ce debut d'annee et ce qu'importe la nation, "The Final Countdown". Europe pour l'Europe.

La nuit la plus longue, ou le jour le plus court - tout depend si pour vous un zebre est noir a rayures blanches ou le contraire -, est loin derriere moi. Alors que ce jour la, le soleil ne s'est montre que durant trois heures, ces temps-ci, les jours recommencent a s'allonger, la nuit ne tombant plus qu'aux environs de 16h30 voire 17h. Quant au froid, la situation ne semble pas si differente qu'en France, bien qu'aux dernieres nouvelles, "a la maison", le mercure soit remonte. Ici, la moyenne est aux alentours de moins dix degres, avec des jours plus chauds et d'autres plus froids.

Le mois de decembre au lycee avait ete long et assez ennuyeux. Fatigue d'aller par moi meme parler aux gens, timidite finlandaise oblige, je ne restais qu'avec les autres etudiants d'echange, me faisant la lointaine promesse de recommencer ce jeu de sociabilite, une fois la nouvelle annee venue. J'ai tenu ma promesse. Alors que je ne pensais jamais revivre ce sommet que j'ai connu au debut de mon annee, en matiere d'amis nouveaux, me voila dorenavant riant presque cette periode, du haut de ce tas de tetes blondes avec qui je passe mon temps libre. Deux d'entre eux, d'ailleurs, souhaitent devenir des incollables de la culture francaise. Ils m'ont fait leur maitre et ont termine cette ceremonie de couronnement par cette phrase, meritant sa place dans la Bible, "May the fromage be with you".

Par ailleurs, j'ai pu redecouvrir la saveur d'une brioche bien francaise ou d'un vrai fromage gras comme il le faut, choses qui me manquaient beaucoup. La degustation, pleine de frissons et de petites larmes aux coins des yeux, m'a remise d'aplomb. Me voila pret a nouveau pour manger du pain marron fonce pendant 6 autres mois.

Bien que mon rythme de vie, concernant le lycee, soit tres calme, je continue a penser au futur et lis des ouvrages de philosophie, me preparant a rendre mon retour au pays historique.

Le patin a glace m'obsede. Rarement je n'ai autant aime une activite. Je pense commencer a me debrouiller. J'organise, parfois, des matchs de hockey, avec une quinzaine de personnes, j'enrole meme, de temps en temps, de parfaits inconnus patinant vaguement sur la patinoire et je m'efforce de faire de petits exercices servant a developper et renforcer ma technique.

Plus le temps passe et plus il m'est difficile d'ecrire un nouvel article car il me faut ecrire trop de choses. J'en suis conscient et vais tenter de remedier a ce probleme en retrouvant un rythme plus regulier.

Une etudiante australienne devrait arriver la semaine prochaine.




( Frissons d'impression )


mercredi 10 décembre 2008

Comme une glaciation revee.








( Guess who's in the sledge)


Si je vous dis "nord, froid, neige, rennes, sauna, Pere Noel". Vous me dites alors "Laponie", n'est-ce pas ? Soit, je vous reponds que c'est la ou j'etais, comme annonce dans mon precedant article, il y a de cela quelques jours. 

Partage de tous les exchange students dans 4 bus, ayant tous la meme direction mais empruntant un chemin different. 16h de route, depuis ma ville, mais pas une seconde d'ennui. On partage nos experiences respectives avec tout le monde, meme si, etant dans le meme district, nous nous etions vus il n'y a pas si longtemps. 

A mon sens, une des choses les plus interessantes dans une annee d'echange, a mon age et avec le Rotary, est la possibilite de decouvrir une centaine de personnes -du moins en Finlande, sans doute plus dans d'autres pays- du meme age, venant du monde entier et ayant au moins un objectif commun, a savoir decouvrir une nouvelle culture et de nouvelles personnes. Mais, surtout, tous ces sales jeunes voient plus loin, dans leur avenir, que la plupart des personnes. Enfin, je suis entoure de personnes aux ambitions fortes et aux personnalites interessantes -pour la grande majorite d'entre eux- etant donne que pour se lancer dans une aventure pareille, il faut un certain charisme. Je ne dis pas ca pour faire preuve de vantardise ou pour denigrer tous mes amis et personnes que je connais en France. Je dis simplement ca parce qu'une des raisons majeures qui m'ont pousse a partir un an, est que je souhaitais decouvrir des gens partageant avec moi cette idee de "voir plus loin" et de toujours tenter de faire le maximum au lieu de se contenter du strict necessaire. Bien sur, tous ces exchange students ne sont pas comme ca mais il y en a suffisamment, neanmoins. 
Je cotoie "seulement" 4 exchange students tous les jours ou presque. Trois d'entre eux sont dans mon lycee et la derniere est dans l'autre lycee de la ville mais nous sommes tres bons amis et nous voyons regulierement, d'autant plus qu'elle vient dans mon lycee quatre heures par semaine, pour les lecons de finnois qu'elle n'a pas dans son ecole. Je m'en vais de ce pas faire une breve description de chacun d'entre eux. Tout d'abord Augusto, dont je crois avoir deja parle. Un bresilien tres sociable, puisque bresilien. Nous sommes les deux seuls garcons exchange students et, des les premiers jours, nous nous sommes tres bien entendus. Interesse et interessant, on echange toujours des informations concernant nos pays, notre culture etc. Son premier choix de pays etait le Japon mais il revait de venir en Europe, presente comme le paradis sur Terre, au Bresil. Il n'a pas pu partir au Japon et on lui a alors propose une liste de pays dans laquelle il a selectionne le pays qui semblait le plus different du sien. Il parle un anglais excellent et se debrouille en finnois mais ne passe pas des heures a travailler non plus, loin de la, n'oublions pas qu'il est bresilien. Ensuite vient Maya, l'etudiante allemande, en Finlande via un autre organisme. Fanatique de metal -la musique, j'entends-, elle a choisi ce pays pour les indenombrables groupes de metal, dark metal et je ne sais quoi. Incarnation de la raleuse parfaite, elle n'est pas la plus sociable et reste la grande partie de son temps avec les exchange students. Tres bon niveau d'anglais, elle travaille comme une acharnee son suedois et son finnois. En plus, elle se debrouille en francais. Des les premiers jours, elle a instaure une rivalite entre elle et moi et aime a critiquer la France. Katherine, l'americaine, est en peu de choses differentes d'un fantome. Toujours malade, toujours fatiguee, jamais en cours. Je ne compte plus le nombre de fois ou l'on m'a demande "mais qui sont les deux filles exchange students ?" et plus particulierement "L'americaine est toujours au lycee ?"... Elle est malgre tout tres amusante, meme si, bon, trop de timidite ne tue malheureusement pas cette derniere. Enfin, Jessica, l'americaine de l'autre lycee. Elle voulait partir en France mais n'a pas pu. Tres gentille, tres interessee et, a l'instar d'Augusto, interessante, elle est neanmoins trop silencieuse a mon gout. Bref, voila l'equipe, en gros. Mais revenons en a la Laponie ou, de Lappeenranta, seuls Augusto, Jessica et moi y etions.




( Pas de legende si ce n'est la sienne ; on joue sur les mots )

Nous voila devant l'hotel, pas bien frais - malgre les -24 degres - mais arrives. On franchit la porte d'entree. Tout le monde est la. On s'enlace, s'embrasse, fait du bruit, chante, danse et compagnie. On ne s'est pas revu depuis le mois d'Aout et l'on decouvre meme pour la premiere fois les australiens, les neo-zelandais et les sud-africains qui sont arrives en Janvier dernier et repartent en Janvier prochain. C'est fort et etrange a la fois ; on a vraiment l'impression de revoir ses meilleurs amis cinq ans plus tard. Repartition des chambres par nationalite et on est parti pour la presentation du programme de ces trois prochains jours riches en nouveautes. La journee se termine donc avec du blabla dans tous les coins. Le lendemain, direction le ski. Je n'en avais jamais fait avant. Je passe les details, excepte le suivant, a savoir que j'etais le meilleur du groupe de debutants puisque j'ai ete le premier a avoir l'immense privilege d'essayer une piste et je m'en suis, il faut l'avouer sans modestie, sorti a merveille. Au final, apres avoir valse plusieurs heures sur la neige, j'ai comptabilise deux chutes, en sachant que je n'etais pas sur une piste, je marchais tout simplement... Bien, en fait, maintenant que j'y pense, je ne sais pas ce qui est le plus honteux. Le jour suivant, nous avons fait des sculptures de glace, sommes alles dans une ferme a rennes et avons donc appris comment les saami -habitants de Laponie- elevent ces animaux. Mais nous avons egalement visite une maison traditionelle de saami, guides par une vraie, une pure habitante de Laponie, portant les habits etc. Apres ca, nous sommes alles dans un musee sur la nature en Laponie. Avant de terminer la journee autour d'une soupe a la viande de renne, nous avons experimente quelque chose de tres nordique et de tres exotique en meme temps, sans parler de l'originalite de la chose et de son interet pour la circulation du sang. Oui, se rouler dans la neige apres un sauna. Imaginez, une cinquantaine de garcons nus, sortant d'un petit local plein de fumee et ou la temperature oscille entre 70 et 80 degres, hurlant comme jamais pour se donner du courage et se jetant dans de la neige arrivant plus haut que les genoux si l'on s'y tient debout. Les plus courageux roulent quelques instants et entament, au final, comme les autres, un sprint, pour rejoindre l'atre brulant avant de se jeter a nouveau dans cette masse blanche. On ne ressent meme pas le froid. Le corps a beau se refroidir vite, le froid est dans la tete. Neige = froid ; ma personne nue dans la neige = ma personne gelee. Ca fonctionne a peu pres comme ca. Malgre tout, c'est une sensation tres agreable, on ressent des piquotements dans tout le corps et le sang bouilloner. 
Le lendemain, dernier jour de notre sejour trop court - our our -, a eu lieu le genre de choses qui font rever les touristes. Dans l'ordre, ballade en traineau tire par un renne. Ballade en traineau tire par des chiens de traineaux. Visite d'un camp d'elevage de chiens de traineaux - 400 chiens aboyant autour de soi. Ballade dans la foret en raquettes. Batailles de boules/morceaux de neige improvisees. Concert de "Joik" par un chanteur originaire de Laponie et en habits traditionnels. Diable, qu'est-ce donc que cette sorcellerie des temps anciens ? Le "joik", c'est le chant traditionnel des saamis. A cappella et non pas compose de mots mais de sons, c'est interessant et vraiment inedit. 

A la suite de ce concert, les australiens, neo-zelandais et autres sud-africains ont fait leurs adieux. L'ambiance etait radicalement differente, on ne parlait plus, les sourires etaient tristes et quelques pleurs dissimules ca et la repondaient a la lecture d'un texte d'une australienne, resumant son annee, et qui, elle, ne pouvait cachait ses larmes. Nous avons tous retenu une phrase qui a, je crois, marque la plupart d'entre nous. En l'adaptant en francais, ca donne quelque chose comme : "Toute une annee, votre vie va vous manquer, mais, plus tard, c'est pendant toute votre vie que cette annee vous manquera."

Enfin, apres une nuit tres ecourtee par les differentes reunions dans telle ou telle chambre, depart a 8h30 du matin. A nouveau le bus et a nouveau l'adieu - jusqu'a la prochaine fois - a tout le monde ou presque. J'etais de retour a Lappeenranta vers 3h30/4h du matin.

Ah oui et puis tiens, une anecdote amusante. Sur le chemin de retour, on s'est arrete pile au niveau du cercle polaire qu'on avait largement depasse puisque nous etions a Muonio ( Google Maps ?) durant notre sejour. Bref, une petite pause dans un petit village sans grand interet... 
Fin de la blague, c'etait la cerise sur le gateau, un des villages les plus celebres du monde, abritant le personnage le plus celebre du monde, ce que tous attendaient. 

J'ai vu le Pere Noel.

Le reve des enfants, des adultes, des vieillards, des animaux. Le Vrai Pere Noel, avec un "V" majuscule pour vous montrer que je ne suis plus un plaisantin. Je lui ai serre la main, lui ai parle quelques instants, ai pris une photo memorable a ses cotes. Enfin voila quoi, ma vie a desormais un sens. Au meme titre, en passant, que les plus grandes celebrites de notre monde, prises en photo a cote de Lui et affichees a l'entree. On ne rigole plus.

La Laponie, c'est de la magie a l'etat pure. Je regrette une chose, c'est de ne pas avoir vu d'aurore boreales. Mais la vie n'est pas terminee.

De retour au lycee, on demarre la nouvelle periode. Retour des examens, on soulignera le 10-, soit 9.75, obtenu en finnois. Ce qui fait desormais de moi le meilleur exchange student... de ma ville... et de cette annee. Ensuite, ayant la possibilite de choisir un dernier sujet, je comptais prendre russe en debutant mais ce cours a deja demarre la periode precedente et il serait impossible pour moi de rattraper tout ce qu'ils ont fait. Je m'en vais donc user de mon temps libre pour potasser d'autant plus mon finnois ou pour lire, activite que j'ai toujours conserve a une place importante. Je tiens particulierement a conseiller a mon important lectorat la lecture de "Salammbo" de Flaubert. Pour l'anecdote, un des plus celebres et talentueux ecrivains finlandais a vu sa vie changer en lisant ce livre et a eu la conviction qu'il devait, lui aussi, se lancer dans l'ecriture. J'ai, egalement, de mon cote, devore cette histoire extraordinaire qui a rejoint mon pantheon a moi. En ce moment, je lis les dernieres pages d'"Ennemonde et autres caracteres" de Jean Giono au style que j'aime eperdument. Apres ca, je demarrerai la litterature anglaise, avec Hemingway. Je passe le nombre de livres que j'ai lu depuis que je suis ici, mais une chose est sure, le rayon de livres francais de la bibliotheque a un habitue.

Concernant le lycee, toujours, j'ai commence les cours de danse pour le bal qui approche. C'est d'ores et deja un de mes cours preferes. Vraiment amusant, defoulant, interessant etc. J'en suis a 3 danses a peu pres memorisees.

Hier, aux cotes du Bresilien, nous avons rencontres les peut etre futurs exchange students finlandais. Nous etions dans un role tres plaisant, a savoir "ceux qui ont la science". Parler ainsi de nos emotions ressenties jusqu'a ce jour et ce genre de choses etait tres agreable et meme parfois, emouvant.
 
Je n'ai pas termine de parler de la culture finlandaise, au lieu de conter exclusivement le recit de ma propre experience, mais j'ai termine mon article.

N'hesitez d'ailleurs pas a me laisser des commentaires si vous souhaitez que je parle de quelque chose en particulier. 


Je pourrai meme faire une petite dedicace et ca, ce n'est pas rien.




( Paris a un peu plus de 2000 km ; Le Pole Nord a un peu plus de 2000 km ; cet homme au fond a un peu plus de 2000 mm)


jeudi 27 novembre 2008

Actualisation Nordique.






(Nouveau tour de sablier)

Il y a de la neige partout, le thermometre est dans le negatif, coucher de soleil a 15h30. Beaucoup de nouvelles choses mais une memoire trop petite. Une evolution, une avancee, la decision de ne plus se consacrer a raconter uniquement les evenements de sa vie. Qu'on se le dise, je vais, dorenavant, tenter de faire un habile compromis, ici meme, entre recits de ma propre experience et etudes plus generales du pays, des moeurs, de la culture.

Etant le nombril de cette galaxie, la raison meme de l'existence de ces -trop rares- articles, il est temps de parler de moi.
Il y a donc maintenant de la neige a Lappeenranta. Le bresilien qui me tient compagnie n'en avait jamais vu. On ne voit plus le goudron, tout le monde sort ses especes de pelles enormes, les gens tombent sur les trottoirs mais se relevent sans blessures, etant pares de manteaux adequats pour la temperature qui descend et descend. La vie, neanmoins, continue. Les bus sont a l'heures, tout le monde est a l'ecole, le peuple est toujours autant dans les rues. Les degres se soustrayant les uns aux autres, la glace est au rendez-vous. Glace, patins. J'avais deja fait du patins sur glace, deux ou trois fois. Bien entendu, c'etait dans des patinoires occasionelles, ou la glace, noire de monde, presentait un espace restreint. Je suis alle patiner, ici, et c'etait comme une vraie premiere fois. Casque et patins, gants et K-Way ; sensation de vitesse jamais eprouvee auparavant. C'est l'idee d'arriver a aller aussi vite par soi-meme qui donne cette sorte d'ivresse. La position est le mouvement ne sont pas vraiment differents de la course a pied, melangee au roller. Sauf que sur une patinoire, le vent s'engouffre dans les minces ouvertures du coupe-vent et en gonfle le dos. Les cheveux depassant du casque s'agitent comme des diables et tout va vite. Certes, l'on arrive a aller vite, mais l'on comprend surtout d'autant plus rapidement que patiner s'apparente a une reelle science lorsqu'une petite fille devant avoir 7 ou 8 ans, nous double tranquillement alors que, fou de joie, faisant abastraction de tout, l'on se propulse vers l'avant, persuade de battre des records de vitesse jamais atteints. De plus, les chevilles font comprendre, apres quelques minutes, qu'elles manquent cruellement d'entrainement. La plupart des mouvements etant en effet compliques voire impossibles a realiser avec des chevilles "bas de gamme". 
Mais bon, au final, je suis rassure, mon pere d'accueil m'a dit que je me debrouillais tres bien et que d'ici 3 ou 4 mois d'entrainement, je pourrai peut etre toucher a la crosse, necessaire pour jouer au jaapallo...

J'ai d'ailleurs assiste a plusieurs matchs de ce sport que j'aime par dessus tout. Le hockey sur glace avait ete une enorme claque, faisant gravement chanceler mes stupides idees fixes comme quoi les matchs de sports en equipes sont ennuyeux. Le jaapallo a fait s'ecrouler ces reflexions sans fondements. Un stade de foot glace, des joueurs filant a toute allure, une balle virevoltant au gre des coups de crosses, du vent, de la glace ; une euphorie identique ou presque a celle ressentie lors du premier match de hockey sur glace, la difference etant l'ampleur exageree du fanatisme. Mon sport prefere.

Le sport est quelque chose de tres important dans la vie des finlandais, bien plus que dans la vie du francais "de base". Lorsque l'on se presente, il est, ici, habituel d'indiquer, apres son prenom et son age, par exemple, le sport que l'on pratique. Meme si les sports d'hiver sont celebres et tres pratiques, on en trouve tout de meme bien d'autres, le football en tete, suivi de pres par le basketball. La television finlandaise a d'ailleurs dans ses chaines gratuites, une d'entre elles consacree au sport. Quoi qu'il en soit, on remarque aisement la communaute hockey sur glace et jaapallo dans les lycees. Les mecs cools, qui forment la bande de sales jeunes muscles et qui semblent intouchables, toujours assis dans un coin d'escalier, presque craints par les autres eleves. La ressemblance avec la culture type americaine est frappante, n'est-ce pas ? Ne se croit-on pas dans un feuilleton a la Parker Lewis ou les joueurs de football americain sont exactement identiques ? C'est la que j'en arrive a parler de la marque gigantissime de la societe americaine.

Tout d'abord, la television. La Finlande etant un pays tres reduit en termes d'habitants, ils n'ont pas nombre de jeux televises ou emissions tels que "Qui veut gagner des millions ?" ou encore "Incroyable mais vrai". Pays miraculeux, rien n'est double -excepte les dessins animes, etant pour les enfants. Place aux sous-titres et aux emissions americaines. Omnipresentes, elles ont le merite de permettre d'entendre de l'anglais. Il y a, par contre, le "Big Brother" et le "Idols" finlandais. Ce premier etant incroyablement plus ose et "ole ole" que la version francaise. Je ne fais pas liste des differents programmes americains que l'on peut trouver. Pour ce qui est de la television finlandaise "pure", il y a le "Plus Belle la Vie" finlandais -bien moins savoureux cependant- une chaine d'informations, une autre de videoclips, etc.



(Le truc le plus fou de ta vie : Pulla, brioche a la cardamome, specialite finlandaise)


Forcement, voir de l'Amerique une grande partie de sa journee "contamine", en un sens. Ainsi, au-dela des joueurs de hockey sur glace et autres, la population jeune de maniere plus generale se conforme aux codes des Etats-Unis. Quand ce ne sont pas les "mecs cools en jogging", ce sont des tas de sales gamins habilles en rappeurs. C'en est meme tres etonnant car, tres tot, ils portent casquettes et vetements tres larges, dans un style vraiment different des pseudo-rappeurs-wesh-tkt-tamer des cours de recreation francaises qui hesitent de longues heures a baisser leur pantalon jusqu'a voir, pour les plus courageux, l'elastique de leur slip a l'effigie de leurs dessins animes preferes qu'ils n'osent avouer aduler. Bref, il y a, de plus, une enorme majorite de rappeurs ; les jeunes collegiens etant donc a 85% habilles de la sorte. La ne s'arrete pas l'americanisation : environ deux filles sur trois ressemblent a des poupees, les garcons n'etant ni des tas de muscles, ni des rappeurs, sont des nerds comme on en voit sur les forums glauques de l'Internet et, enfin, la musique tournant dans le gros des baladeurs numeriques se trouve etre les tubes du moment d'auteurs dont on passera la nationalite, celle-ci etant evidente.
Ainsi se trouve etre la culture finlandaise jeune. 

Pour ce qui est de la musique, il est important de noter que les finlandais accordent une tres grande importance a leurs artistes. Tous, en plus de musiques internationales, ecoutent des artistes finlandais. C'est ici que ca marque un contraste avec la malheureuse "honte nationale". Je m'exprime avec une expression au sens bien trop forte. Je m'explique : la Finlande est un pays qui compte environ 5 millions d'habitants, pas plus, pas moins. Ce pays a eu un passe tres difficile et qui oscillait entre occupation suedoise, russe, suedoise, russe. A noter que la tension avec la Suede existe toujours, comme une blague, il est vrai, mais plus forte qu'entre de nombreux pays tout de meme. Ensuite, on considere ce pays comme une puissance non negligeable, de par l'avancee sociale, scolaire et technologique. Personne n'est en effet sans savoir que, partout en Europe voire meme dans le monde entier, on dit de la Finlande qu'elle possede le meilleur systeme scolaire actuel. Ce meme systeme scolaire dont la France tente de s'inspirer, pour le futur. De plus, c'est avant tout le monde que les finlandais ont donne le droit de vote aux femmes. Enfin, Nokia, Kone, Linux et que sais-je encore viennent de Finlande. Malgre cela, il est possible de noter un genre de complexe de la part des finlandais, vis-a-vis de leur pays. "Oui d'accord, on a Nokia, Sibelius et le Santa Claus, mais quoi d'autre ?!". Cette question, ayant heurtee maintes fois mes oreilles, resument la situation. En gros, ironie du sort, on encense trop un pays trop petit. Bien que cela soit a juste titre.

Pour ce qui est de ma vie a l'ecole, la troisieme periode de l'annee vient de commencer aujourd'hui. Peu de matieres mais une difficulte a combiner les horaires. Les examens de la seconde periode sont donc derriere moi. Principalement celui de finnois, mon objectif premier et pour lequel j'ai travaille et etudie comme un acharne. Pourquoi ca ? Inutile de repeter une enieme fois que cette langue, et surtout sa grammaire, est surement dans les plus compliquees qui soient. Mais ce n'est pas ca qui va arreter un vrai francais. Mes progres sont donc toujours d'actualite et toujours en effet "boule de neige". Plus le temps passe, plus j'apprends et cela toujours plus rapidement. 

J'ai visite une autre ville de Finlande, les quatre derniers jours. Une ville importante : Oulu, quelque chose comme 130 000 habitants. Je vous laisse vous ruer vers une carte pour tenter de localiser ou se trouvait, il y a encore quelques heures, le charisme meme, l'avenir de la race humaine. Toujours est-il que cette ville est magnifique. J'ai passe des moments assez parfaits quand meme, en compagnie d'autres exchange students qui vivent la-bas.




(Valo, lumi, ilo)

Demain, 19h. Depart pour la Laponie. Retour dans 5 jours. 
Sauna a 80 degres, roule/boule dans la neige, plongeon dans un lac gele et -20/30 degres a l'exterieur. 
Recontre avec le vrai Pere Noel. Decouverte du ski. 

Retrouvailles de tous les exchange students.





mercredi 22 octobre 2008

Tout ca, c'est derriere nous.






(Minun Talo. Haha, se on totta koska mina puhun suomea nyt.)


Ca fait un moment que j'attendais d'ecrire un nouvel article mais je m'efforce de me tenir a une rigueur sans faille qui m'oblige a inclure des photos a ma prose. Or, je ne pense jamais a prendre des photos.

Ca fait une semaine que la seconde periode est active, au lycee. Changement de matieres, nouvelles salles de classes, rencontres inedites sont tant d'elements au rendez-vous. 
Les cours d'allemand sont nettement mieux. Une classe plus agreable et la professeur metamorphosee en personne un minimum interessante, je commence a retrouver mes bases. Les cours d'anglais sont l'excellence. Le groupe dans lequel je suis a un niveau nettement superieur a celui de la premiere periode et les activites sont bien mieux. Exercices de comprehension orale d'accents pas croyables, debats ouverts etc. Ma matiere preferee, avec le finnois. Parlons-en de ce dernier. Mes progres ces dix derniers jours sont assez enormes. Je m'enfonce toujours un peu plus dans les limbes de cette langue barbare, dans laquelle il n'y a ni futur, ni prepositions mais tellement et tellement de cas particuliers et d'exceptions. Neanmoins, je progresse rapidement et amasse sur mon tableau de chasse, a defaut de tetes d'elans, les compliments de toutes et tous concernant mon niveau et ma progression constante. 
Rayon nouveautes, j'ai commence les cours d'arts, de latin et d'histoire. En fait, c'est presque comme si je decouvrais qu'il est possible d'avoir des sujets interessants en arts plastiques. Une professeur dynamique qui n'hesite pas a faire 80% de son cours en anglais et qui a des projets de grande envergure toute l'annee, tous les mois et tous les jours meme le dimanche. La plupart des murs du lycee sont d'ailleurs decores de peintures realisees par ladite professeur et des eleves. Apres, c'est sur, on aime ou pas. Moi, je n'aime pas. Il n'empeche que c'est tres excitant d'avoir a "remixer" une salle du lycee de notre choix, sans limite ou encore d'inventer sa propre pochette de CD. Le latin est assure par une professeur qui n'a d'humain que la capacite de parler et de marcher sur deux pattes. Pour le reste, c'est un cheval -ou une jument, si on cherche la rigueur a tout prix ; on ne me trompe pas. Toujours est-il que sa mere est suedoise, que cette jument est finlandaise et qu'elle parle non seulement finnois, mais aussi suedois, anglais, espagnol, francais et latin. Un genre d'OVNI dont les cours raisonnent des sonorites des differentes langues qu'elle adopte afin de donner des explications aussi precises que possible. Enfin, l'histoire. J'ai selectionne un cours qui traite des personnages celebres de l'histoire internationale. L'objectif final est que chaque etudiant present dans ce groupe fasse un expose sur une personne. Go Go Napoleon pour moi ! Ce cours est assure par un professeur qui n'a d'humain que son epiderme et son incapacite a se servir a 100% du multimedia. Pour le reste, c'est un robot -ou un robot humanoide, si on cherche la rigueur a tout prix ; on ne me trompe decidement jamais.
Bien, cette deuxieme periode est donc egalement riche en nouvelles rencontres. Alors que pendant bien 48h, je ne parlais qu'aux memes personnes, cette pause sans fin s'est terminee et j'ai retrouve, non sans joie, les ficelles de la sociabilite dont j'ai du habilement jouer ces derniers jours, sans pause, meme le dimanche.





(Le dos de la maison.)

En effet, transition galactique, parlons du week end dernier. Tout d'abord, la semaine derniere, je n'ai eu que deux reelles journees de cours. Le mercredi etant dedie a faire de bonnes actions. C'est-a-dire ? J'en viens aux faits : ce mercredi, les cours etaient annules et chaque eleve avait a se trouver un petit travail comme laver les carreaux, tondre la pelouse, ramasser les feuilles dans le jardin ou que sais-je encore. Bref, tout ca dans le but de gagner 10 euros, minimum, qui n'iront pas dans la poche dudit eleve mais qui seront verses a des associations caritatives, ou autres. Comme pour nous autres, exchange students, cela s'averait assez complique tout de meme d'aller faire du porte a porte dans l'idee de proposer nos services a des membres du club du 3eme age, nous avons eu deux heures de finnois, a la place. Ma mere d'accueil m'a alors donne une idee de genie, pourquoi ne pas proposer a ma professeur de finnois de faire un cours original, un truc frais, du jamais vu, quelque chose de Grand et dont on parlera dans les livres d'histoire dans les dix prochains siecles, au moins ? Elle a trouve que c'etait une tres bonne idee d'aller se promener dans la ville, au lieu de rester dans une salle. Ainsi, nous n'avons pas vraiment appris de nouvelles choses, ce jour-la, mais nous nous sommes entraines a parler finnois. En bonus, on a eu des explications sur chaque monument que l'on a rencontre avec des faits historiques s'y rapportant, un peu comme le fascicule qu'on a avec le quatrieme numero des tasses en porcelaine peintes a la main comme celles de chez ta grand-mere aux editions Delprado (les tasses, pas ta grand-mere), tu sais. Et puis comme j'ai invente un rap avec une production en beat-box ayant exclusivement pour paroles et rythmes des mots en finnois, la professeur nous a paye un gateau dans un cafe pas loin. Tout ca pour dire que meme si les finlandais font du pain noir et degoutant, ils font cependant des gateaux trop cool's.
Certes mais il reste deux jours dans la semaine : jeudi et vendredi. Oui mais bon, c'etait un genre de mini-vacances ou de week end de 4 jours. On est donc alle avec ma mere et mes deux soeurs d'accueils -mon pere et mon frere d'accueil etant a un tournoi de japallo dans lequel jouait ce dernier, en Suede- dans la foret, pres du "summer cottage" de la famille. Pour etre plus precis, c'etait chez les parents de ma mere d'accueil mais bon, c'etait au meme endroit, a quelques metres pres. Les journees n'etaient pas vraiment remplies de deltaplanes au-dessus de volcans en eruption. Ca, c'etait juste un programme a la television. En ce qui me concerne, j'ai essaye de pratiquer mon finnois autant que possible et j'ai lu le reste du temps. Excepte le samedi, riche en emotions. Le matin, mes deux soeurs d'accueil et moi sommes alles dans la ville la plus proche, histoire de voir une de leurs amies et de me montrer un peu la ville, tout court. Ensuite, je suis alle dans un genre de centre de remise en forme, a un ou deux kilometres de la ou nous passions 98% de notre temps, ouvert au public en echange de quelques ecus deposes sur le comptoir. La, j'ai fait un peu de gym avec des appareils, tout ca. Et apres, Apres ! Il y avait une piscine. "Woaaw". Mais pas seulement. "Ohoo". Il y avait un Spa. "Woaaw". Avec des douches massantes. "Ohoo". Avec un jacuzzi. "Woaaw". Avec un sauna a vapeur."Ohoo". C'etait inedit pour moi. "Ah ouais OK". Le lendemain, enfin, avant de rentrer, on a fait des "pulla", ces brioches finlandaises typiques a la cardamome. Un delice.

Ca c'etait le week end dernier. Le week end precedent celui-ci, j'ai ete chasse l'elan, pour la deuxieme fois. On en a eu deux cette fois. Tout le monde etait en transe, le vieillard qui avait use huit balles pour tuer le plus gros elan racontait dix fois a tout le monde la meme histoire : il avait, d'abord, tirait dans les jambes de la bete et, apres, l'animal essayant de s'enfuir en se trainant avec ses pattes avant, il l'avait pourchasse autour d'un arbre. Surnaturel comme recit, d'autant plus qu'on a retrouve que trois balles dans le corps de l'elan en question. Une fois tout le monde autour du cadavre, un mec est venu avec son couteau et a tranquillement ouvert le ventre, retire les tripes qu'il a ensuite arrache pour les laisser trainer sur le sol tandis que nous, soit ma personne et une dizaine de chasseurs, tirions le corps vide mais lourd comme pas possible, jusqu'a la voiture qui nous attendait une centaine de metres plus loin, afin de prendre le relais. Pendant ce temps, une petite fille de 9 ans a peine jouait a enfoncer son baton dans intestins, estomac et compagnie, tout en riant a gorge deployee.

Je ne crois pas avoir deja parle de l'absence pure et simple de la celebre rigueur francaise. Alors qu'en France, je pouvais avoir des repetitions de musique de deux a trois heures sans la moindre pause et pendant lesquelles il fallait se tenir droit, compter les mesures et ne pas faire de bruit, ici ce n'est plus la meme chose. Apres une heure a peine de musique, place a une pause d'une vingtaine de minutes avec boissons et tartines offertes par la maison. De plus, la plupart des musiciens sont en chaussettes. Objectif, etre le plus a l'aise possible. A l'ecole egalement, les eleves appellent les professeurs par leur prenoms et les tutoient. Voila voila, changement de pays, changement de culture, changement de mentalite. La France et l'education stricte, tout ca, c'est derriere nous.





(16h. Coucher de Soleil.)

Helsinki en Fevrier, c'est Sebastien Tellier et Bloc Party. Helsinki en Fevrier, c'est sans aucun doute Gabriel sur ses trottoirs.